tag:blogger.com,1999:blog-17339632111321540742024-01-30T01:15:48.836+01:00Le blog de Michel StaszewskiMichel Staszewskihttp://www.blogger.com/profile/02005193484033697217noreply@blogger.comBlogger6212tag:blogger.com,1999:blog-1733963211132154074.post-72230348575656424142023-12-12T12:38:00.001+01:002023-12-12T12:38:34.278+01:00Palestine/Israël : Une vie humaine vaut une vie humaine. D’accord ?<p> Mise au point préalable : j’adresse ce billet aux
personnes qui, quelles que soient leurs appartenances ethnoculturelles ou
philosophiques, comme moi, sont attachées à ces valeurs fondamentales de la
gauche politique que sont l’aspiration à l’égalité des droits et à la
solidarité fraternelle entre tous les humains, dans l’esprit de la
« Déclaration universelle des droits de l’Homme ».</p>
<p class="MsoNormal"><span lang="FR" style="line-height: 107%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Pas aux racistes de toutes obédiences. Passez votre
chemin. <o:p></o:p></span></p>
<p align="center" class="MsoNormal" style="text-align: center;"><span lang="FR" style="line-height: 107%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">***************<o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span lang="FR" style="line-height: 107%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">En cette fin d’année 2023, l’émotion est à son
comble chez ceux et celles qui, pour de multiples raisons, se sentent
particulièrement concerné·es par ce qui se passe en Palestine/Israël. Depuis
deux mois, le déchaînement de violences a dépassé tout ce qu’on a connu depuis
la conquête par l’armée israélienne, en 1967, des territoires palestiniens qui
n’étaient pas sous sa domination jusque-là.<span style="mso-spacerun: yes;">
</span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span lang="FR" style="line-height: 107%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Je suis effrayé de constater que même parmi celles
et ceux qui se targuent d’être des militant-e-s antiracistes et des défenseurs
infatigables des droits humains se manifeste, sans doute sous le coup de
l’émotion, une tendance au « repli communautaire », autrement dit à
s’identifier soit aux Palestiniens (parce qu’arabes ou musulmans ?) soit
aux Israéliens (parce que juifs ?) ; et de renoncer, souvent
inconsciemment à considérer que toute vie humaine est précieuse au même titre,
quelle que soit son appartenance ethnique ou religieuse. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span lang="FR" style="line-height: 107%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Ainsi certaines personnes de gauche, sympathisant·es
de la cause palestinienne refusent de condamner les massacres et enlèvements indiscriminés
de civils (y compris d’enfants et de vieillards) perpétrés le 7 octobre dernier
par des militants armés du Hamas et d’autres factions palestiniennes, estimant
que, puisque la cause palestinienne est juste, toutes les formes de résistance
sont admissibles ; que la fin (juste) justifie donc tous les moyens, sans
exception. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span lang="FR" style="line-height: 107%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Je ne suis absolument pas d’accord avec ça. Pour
moi, aucune cause, aussi juste soit-elle, ne justifie jamais que des innocents
soient délibérément sacrifiés. Ces moyens-là sont des crimes qui salissent
gravement la cause qu’ils prétendent servir. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span lang="FR" style="line-height: 107%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Qu’on me comprenne bien : je me permets ce
jugement sur des ACTES que j’estime criminels <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>mais pas de donner des leçons de morale aux
PERSONNES (dont la majorité n’a pas survécu) qui ont commis ces actes car je
sais à quel point leur vécu personnel est éloigné du mien qui vit bien à l’abri
en Belgique : <span style="mso-spacerun: yes;"> </span>je ne subis pas un
blocus infernal et interminable ; je ne manque de rien alors que les
Gazaouis sont pour la plupart privés de biens aussi indispensables que d’eau
potable, de nourriture variée et en suffisance, d’accès aux médicaments et aux
soins de santé, d’électricité, de carburant, etc. Et, contrairement à
l’ensemble des Gazaouis, je peux me déplacer librement. Les jeunes de la bande
de Gaza, pour la plupart au chômage, n’ont aucune perspective d’une vie digne. <o:p></o:p></span></p>
<p class="MsoNormal"><span lang="FR" style="line-height: 107%; mso-ansi-language: FR; mso-bidi-font-size: 12.0pt;">Je suis aussi très inquiet quand je constate que
certain·es de mes ami·es juif·ves de gauche, pourtant sensibles aux souffrances
des Palestiniens et résolument opposé·es aux politiques profondément
discriminatoires menées à l’encontre de ceux-ci par les gouvernements
israéliens successifs, semblent tout à coup éprouver plus d’empathie pour les
victimes juives que palestiniennes. Cela s’est par exemple manifesté par le
reproche de la part de quelques membres de l’UPJB que notre communiqué du 10
octobre ait mentionné autre chose que la condamnation des massacres de la
population civile israélienne, alors que La population gazaouie était déjà
victime de bombardements dévastateurs et que</span>, la veille, Yoav Gallant,
le ministre de la Défense israélien, avait annoncé l’imposition d’un
« siège complet » à la bande de Gaza : « Pas d’électricité,
pas d’eau, pas de nourriture, pas de gaz, tout est fermé ». « Nous combattons
des animaux et nous agissons en conséquence ». <o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal">J’ai aussi été choqué quand j’ai constaté que l’appel de
l’UPJB à rejoindre la manifestation du 11 novembre contenait la revendication
de la libération de tous les otages (ce que je trouvais évidemment très bien)
mais sans demander celle des prisonniers politiques palestiniens, alors qu’on
savait à ce moment que, depuis le 7 octobre, au moins 1.400 Palestiniens des
autres territoires occupés avaient déjà été arrêtés, en plus des 5.000 déjà
emprisonnés, dont au moins un tiers de « prisonniers administratifs »,
c’est-à-dire détenus sans inculpation ni jugement. Pour moi, ces
prisonnier·ères sont les otages de l’État d’Israël. <o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal">Je ne me considère ni comme « anti-israélien », ni
comme « pro-palestinien ». Je suis partisan d’une paix juste entre
Palestiniens et Israéliens, la seule qui puisse durer. Cela implique pour moi
de me montrer solidaire de la lutte des Palestiniens pour le rétablissement de
leurs droits à vivre dignement dans leur pays. C’est pourquoi je soutiens leur
combat contre l’apartheid israélien. Mais cela n’implique pas pour moi de
considérer que ce but juste justifie l’emploi de n’importe quel moyen. Restons
humains. <span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span><o:p></o:p></p>
<p class="MsoNormal"><span style="mso-spacerun: yes;">
</span>Michel Staszewski<span style="mso-spacerun: yes;"> </span>29/11/2023<span style="mso-spacerun: yes;"> </span><span style="mso-spacerun: yes;"> </span></p>Michel Staszewskihttp://www.blogger.com/profile/02005193484033697217noreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-1733963211132154074.post-24751634891854711252023-11-19T23:24:00.000+01:002023-11-19T23:24:14.932+01:00Des profs neutres ?<p> Michel Staszewski</p>
<p align="center" class="DT1" style="text-align: center;"><span lang="FR" style="font-family: "Calibri",sans-serif; font-size: 11.0pt; font-weight: normal; mso-ascii-theme-font: minor-latin; mso-bidi-font-weight: bold; mso-bidi-theme-font: minor-latin; mso-hansi-theme-font: minor-latin;">Article paru dans « Traces
de changements » n° 262, <br />septembre – octobre 2023, pp. 18-19 <o:p></o:p></span></p>
<p class="DChapeau"><b><span lang="FR">Faut-il que les profs de l’enseignement
officiel soient neutres ? Est-ce possible</span><span lang="FR" style="font-family: "Arial",sans-serif;"> </span></b><span lang="FR"><b>? </b><o:p></o:p></span></p>
<p class="DLettrine"><span lang="FR">Comme tous les profs de l’enseignement
officiel, à l’exception de ceux en charge des cours dits </span><span lang="FR" style="font-family: "Arial",sans-serif;"> </span><i><span lang="FR">philosophiques</span></i><span lang="FR">, j’étais tenu de respecter un </span><span lang="FR" style="font-family: "Arial",sans-serif;"> </span><i><span lang="FR">décret neutralité</span></i><span lang="FR">, celui qui concerne l’enseignement organisé par la Fédération
Wallonie-Bruxelles<sup>1</sup>. On y lit notamment dans son article central : «</span><span lang="FR" style="font-family: "Arial",sans-serif;"> </span><span lang="FR">Devant les
élèves, il [le personnel de l’enseignement] s’abstient de toute attitude et de
tout propos partisans dans les problèmes idéologiques, moraux ou sociaux, qui
sont d’actualité et divisent l’opinion publique</span><span lang="FR" style="font-family: "Arial",sans-serif;"> </span><span lang="FR">; de même, il
refuse de témoigner en faveur d’un système philosophique ou politique (…)</span><span lang="FR" style="font-family: "Arial",sans-serif;"> </span><span lang="FR">». Il
apparait donc que, sous l’appellation de <i>neutralité</i>, ce qui est
explicitement exigé des profs de l’enseignement organisé par les pouvoirs
publics est de renoncer à toute forme de prosélytisme en faveur de leurs
convictions personnelles.<o:p></o:p></span></p>
<p class="DCorps"><span lang="FR">Ceci ne m’a non seulement jamais mis dans
l’embarras, mais constitue un principe déontologique auquel j’adhère. J’estime
en effet que l’enseignement officiel, où j’avais délibérément choisi d’exercer
mon métier, ayant vocation à accueillir l’ensemble de la population d’âge
scolaire, n’a pas à prôner un choix idéologique particulier, si ce n’est une
éthique générale basée sur la «</span><span lang="FR" style="font-family: "Arial",sans-serif;"> </span><span lang="FR">Déclaration universelle des droits de l’Homme</span><span lang="FR" style="font-family: "Arial",sans-serif;"> </span><span lang="FR">», que j’avais
d’ailleurs affichée dans ma classe comme un texte de référence, souvent utilisé
comme tel durant mes cours d’histoire. À cet égard, il est intéressant de noter
que dans l’article correspondant (n° 5) du décret de 2003 il a été ajouté
ceci : «</span><span lang="FR" style="font-family: "Arial",sans-serif;"> </span><span lang="FR">Il [le personnel de l’enseignement] veille toutefois à dénoncer les
atteintes aux principes démocratiques, les atteintes aux droits de l’Homme et
les actes ou propos racistes, xénophobes ou révisionnistes.</span><span lang="FR" style="font-family: "Arial",sans-serif;"> </span><span lang="FR">»<o:p></o:p></span></p>
<p class="DCorps"><span lang="FR">Une autre raison explique mon adhésion à cette
interdiction faite aux profs de promouvoir leurs convictions personnelles
auprès des élèves. En tant qu’adulte ayant en charge une partie de
l’éducation d’enfants ou de jeunes et ayant le pouvoir de juger de leurs
acquis, il m’apparait illégitime que les profs profitent de leur ascendant de
fait pour tenter d’influencer idéologiquement leurs élèves.<o:p></o:p></span></p>
<p class="DT3"><b><span lang="FR">Cacher ses opinions à ses élèves</span><span lang="FR" style="font-family: "Arial",sans-serif;"> </span></b><span lang="FR"><b>?</b><o:p></o:p></span></p>
<p class="DCorpssansretrait"><span lang="FR">Si les textes des décrets</span><span lang="FR" style="font-family: "Arial",sans-serif;"> </span><i><span lang="FR">neutralité</span></i><span lang="FR"> me semblent non équivoques, beaucoup de membres du personnel
enseignant, y compris des directions d’établissements ainsi que de nombreux
élèves et parents d’élèves sont pourtant convaincus que ce qui est demandé aux
enseignants est de faire abstraction de leurs opinions et de les cacher à leurs
élèves, de manière à leur apparaitre non engagés, <i>objectifs</i>. Cela est-il
possible</span><span lang="FR" style="font-family: "Arial",sans-serif;"> </span><span lang="FR">? Est-ce souhaitable</span><span lang="FR" style="font-family: "Arial",sans-serif;"> </span><span lang="FR">?<o:p></o:p></span></p>
<p class="DCorps"><span lang="FR">Je suis convaincu que les choix pédagogiques et
didactiques, quels qu’ils soient, ne sont pas idéologiquement neutres. Qu’iel
enseigne les mathématiques, une science, une langue, l’éducation physique ou
toute autre discipline scolaire, un·e enseignant·e peut le faire de manière
doctrinaire : «</span><span lang="FR" style="font-family: "Arial",sans-serif;"> </span><span lang="FR">C’est comme ça parce que moi qui suis spécialiste de cette discipline
je vous le dis</span><span lang="FR" style="font-family: "Arial",sans-serif;"> </span><span lang="FR">; ça ne se discute pas</span><span lang="FR" style="font-family: "Arial",sans-serif;"> </span><span lang="FR">». Iel peut au contraire s’efforcer de démontrer, par le raisonnement,
le calcul, l’expérimentation, le caractère scientifique et donc <i>vrai</i>
d’un savoir. Iel peut aussi choisir de faire connaitre aux élèves le caractère
évolutif, provisoire des vérités scientifiques, leur histoire. Et accepter d’en
débattre. Sur un autre plan, iel peut décider ou non d’accepter que puissent
être discutées par ses élèves ses évaluations à enjeu certificatif de leurs
acquis d’apprentissages ou ses décisions visant certains de leurs comportements
qu’iel juge répréhensibles. À mes yeux, aucune de ces options déontologiques ne
peut être qualifiée d’idéologiquement</span><span lang="FR" style="font-family: "Arial",sans-serif;"> </span><span lang="FR">neutre.<o:p></o:p></span></p>
<p class="DCorps"><span lang="FR">Les élèves du secondaire ne sont d’ailleurs pas
dupes. Observant les manières variables de se comporter des adultes de l’équipe
éducative, les jeunes sont témoins chaque jour du fait que ces adultes ne
portent pas toustes les mêmes valeurs. Cela est particulièrement évident quand
leurs profs sont manifestement partagés quant à la participation à des actions
de grève, ou plus ou moins favorables à la mise en place au sein de l’école
d’institutions permettant aux élèves de s’exercer à la démocratie consultative
(conseils de délégué·e·s de classe…).<span style="mso-spacerun: yes;">
</span><o:p></o:p></span></p>
<p class="DCorps"><span lang="FR">En certaines occasions, cette absence de
neutralité se manifeste aussi au plus haut niveau de la hiérarchie scolaire.
C’est ainsi qu’après les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis,
l’ensemble des écoles secondaires de l’enseignement officiel ont reçu du
ministère de l’Éducation l’injonction d’organiser, au même moment, trois
minutes de silence en hommage aux victimes de ces attentats. J’ai, pour ma
part, refusé d’obliger la classe qui m’était confiée à cette heure-là de se
plier à cette directive, laissant le libre choix à chacun·e tout en annonçant
qu’on en discuterait ensuite. Lors de ces échanges, plusieurs élèves ont
manifesté leur étonnement, voire leur indignation que rien de tel n’avait été
organisé lors d’autres évènements particulièrement dramatiques comme le
génocide des Tutsis du Rwanda en 1994.<o:p></o:p></span></p>
<p class="DT3"><b><span lang="FR">Un cours d’histoire neutre</span><span lang="FR" style="font-family: "Arial",sans-serif;"> </span></b><span lang="FR"><b>?</b><o:p></o:p></span></p>
<p class="DCorps"><span lang="FR">Comme tous mes collègues, j’étais tenu de
respecter un programme établi sur base du</span><span lang="FR" style="font-family: "Arial",sans-serif;"> </span><i><span lang="FR">référentiel</span></i><span lang="FR"> commun à l’ensemble des réseaux d’enseignement. Les référentiels et
les programmes sont les résultats de choix qui ne peuvent pas être
idéologiquement neutres. Il en est de même quant à l’usage qu’en font les
enseignants.<o:p></o:p></span></p>
<p class="DCorps"><span lang="FR">C’est ainsi que, même si je tenais compte des
thématiques et des concepts que le programme m’imposait, rien ne m’empêchait
d’en privilégier certains et de les traiter à ma manière. Par exemple,
convaincu de l’importance d’une formation en économie politique pour comprendre
le fonctionnement de nos sociétés ainsi que de l’importance des facteurs
économiques pour expliquer les évolutions et ruptures du cours de l’Histoire,
je consacrais délibérément plus de temps que la plupart de mes collègues, au
travers de situations ou d’évènements historiques choisis à cette fin, à
l’apprentissage de concepts tels que : capitalisme, impérialisme,
colonisation, crise de surproduction ou collectivisme. <o:p></o:p></span></p>
<p class="DT3"><span lang="FR"><b>On ne peut pas connaitre le passé tel qu’il fut</b><o:p></o:p></span></p>
<p class="DCorpssansretrait"><span lang="FR">Persuadé que notre accès au passé de
l’humanité ne peut être que partiel et partial, j’affichais en permanence dans
ma classe la citation suivante, d’Albert D’Haenens, que j’utilisais comme
matière à réflexion pour mes élèves : «</span><span lang="FR" style="font-family: "Arial",sans-serif;"> </span><span lang="FR">L’histoire n’est
pas donnée. L’imaginaire la construit, sur base de traces</span><span lang="FR" style="font-family: "Arial",sans-serif;">.</span><span lang="FR"> »<o:p></o:p></span></p>
<p class="DCorps"><span lang="FR">Pour mettre en évidence le côté partiel de notre
connaissance de <i>faits</i> du passé, quand je mettais mes élèves face à un
problème à résoudre sur base d’une documentation, la formulation des questions
posées commençait toujours par la formule : «</span><span lang="FR" style="font-family: "Arial",sans-serif;"> </span><span lang="FR">d’après les
documents dont vous disposez…</span><span lang="FR" style="font-family: "Arial",sans-serif;"> </span><span lang="FR">»<o:p></o:p></span></p>
<p class="DCorps"><span lang="FR">Quant à l’aspect partial des appréhensions du
passé, je le mettais en évidence en confrontant souvent les élèves à des
documents faisant apparaitre des regards subjectifs contradictoires sur les
situations ou évènements concernés.<o:p></o:p></span></p>
<p class="DT3"><b><span lang="FR">Cacher sa relation personnelle à l’Histoire</span><span lang="FR" style="font-family: "Arial",sans-serif;"> </span></b><span lang="FR"><b>?</b><o:p></o:p></span></p>
<p class="DCorpssansretrait"><span lang="FR">Poursuivant l’objectif — qui n’est pas
neutre</span><span lang="FR" style="font-family: "Arial",sans-serif;"> </span><span lang="FR">! — de contribuer à faire en sorte que les élèves qui m’étaient confiés
se perçoivent comme acteurs potentiels, non seulement de leur destin personnel,
mais aussi de leur environnement large, je veillais à ce qu’ils prissent
conscience que leur histoire personnelle et familiale était reliée à la</span><span lang="FR" style="font-family: "Arial",sans-serif;"> </span><i><span lang="FR">grande
histoire</span></i><span lang="FR">, que leur famille et eux-mêmes en étaient
partie prenante.<o:p></o:p></span></p>
<p class="DCorps"><span lang="FR">C’est une des raisons pour lesquelles, quand le
sujet s’y prêtait, je les incitais souvent à faire part en classe d’éléments de
la culture ou de l’histoire de leur famille en corrélation avec les problèmes
historiques étudiés. Et, quand je le jugeais approprié, je faisais de même,
dévoilant ainsi une certaine implication de ma famille dans des évènements
historiques. Il en était ainsi quand nous étudions la politique raciste du
régime nazi. Je trouvais que les élèves avaient le droit de savoir que des proches
de leur prof. avaient été victimes de cette politique et donc que, concernant
ce sujet-là plus qu’un autre, il ne pouvait être considéré comme</span><span lang="FR" style="font-family: "Arial",sans-serif;"> </span><span lang="FR">neutre.<o:p></o:p></span></p>
<p class="DCorps"><span lang="FR">Il en était de même quand était abordée une
thématique liée aux croyances religieuses, telle que la crise de la chrétienté
aux XV<sup>e</sup> et XVI<sup>e</sup> siècles ou la Philosophie des Lumières au
XVIII<sup>e</sup> siècle. Il arrivait toujours un moment où un·e élève me
demandait si j’étais croyant ou à quelle religion j’adhérais. Je répondais à
ces questions, sans m’attarder, mais franchement, estimant qu’iels avaient le
droit de savoir où me situer en cette matière, d’autant plus que beaucoup
d’élèves n’hésitaient pas à dévoiler leurs propres convictions.<o:p></o:p></span></p>
<p class="DCorps"><span lang="FR">Et quand un·e élève me demandait — ce qui
arrivait souvent en sixième, car le cours s’y prêtait — la différence entre la
gauche et la droite en politique, je me faisais un devoir, avant de rencontrer
sa demande, de lui dire que j’allais tenter de lui répondre le plus
objectivement possible, mais qu’iel avait le droit de savoir que,
personnellement, je me situais plutôt à gauche.<o:p></o:p></span></p>
<p class="DCorps"><span lang="FR">Qu’iels le veulent ou non, les profs constituent
des modèles ou des contremodèles marquants pour leurs élèves. Je considère
comme une richesse d’un point de vue éducatif qu’au cours de leur carrière</span><span lang="FR" style="font-family: "Arial",sans-serif;"> </span><span lang="FR">d’élève,
les jeunes se retrouvent en présence d’adultes porteurs de valeurs
différentes. <o:p></o:p></span></p>
<p class="DNotePremire"><span lang="FR">1 Il s’agit du Décret définissant la
neutralité de l’enseignement de la Communauté (1994). Les profs des autres
réseaux de l’enseignement officiel sont soumis au Décret organisant la
neutralité inhérente à l’enseignement officiel subventionné (2003), au contenu
similaire.<o:p></o:p></span></p>Michel Staszewskihttp://www.blogger.com/profile/02005193484033697217noreply@blogger.com0