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dimanche 3 juillet 2016

Préjugés visant les Juifs


Texte paru dans La Cuisine de Babel, Harissa et gefilte fish (comédie musicale).
Programme et dossier pédagogique, p. 49. 

En Europe, aujourd’hui, les Juifs ne sont plus les principales cibles du racisme. Contrairement à d’autres minorités, ils sont rarement victimes de discriminations mais ils restent les cibles de préjugés tenaces pouvant parfois déboucher sur des actes criminels (meurtres de Toulouse, au Musée juif de Bruxelles, à l’ « Hyper cacher » de Paris, …).  

Voici l’essentiel de ces préjugés. 

Les Juifs seraient fourbes (des menteurs cachant leurs véritables intentions). Ils seraient tous (ou pour la plupart) riches et avides d’argent. Ils seraient puissants, non seulement du fait de leur richesse mais aussi parce qu’ils occuperaient de nombreux postes de pouvoir dans les domaines économique, politique et culturel (particulièrement dans les médias de masse). Leur puissance viendrait aussi (surtout pour certains) du fait qu’ils seraient secrètement organisés au niveau mondial, dans le but de « contrôler le monde ». Variantes : la franc-maçonnerie, dominée par les Juifs, contrôlerait secrètement le monde.

Ils seraient tous inféodés à l’État d’Israël, dont ils auraient tous la nationalité et dont ils approuveraient tous les choix politiques. L’impunité dont bénéficie l’État d’Israël malgré ses innombrables violations du droit international et des résolutions des Nations Unies s’expliquerait par cette domination mondiale des Juifs tous unis pour défendre l’État d’Israël, quoiqu’il fasse.

Cette vision DU juif est « essentialiste » : les Juifs seraient « tous les mêmes ». Constituant une ethnie à part, repliée sur elle-même, ils auraient tous, « de naissance » les mêmes opinions et poursuivraient tous le même but de domination sur le reste de l’humanité. Cette vision  fantasmagorique n’est pas du tout nouvelle. Elle s’est développée dans la deuxième moitié du XIXe siècle. Elle a été diffusée dans un faux célèbre, « Les Protocoles des sages de Sion » qui se présente comme un plan de conquête du monde établi par les Juifs et les francs-maçons. Ce texte a été rédigé à Paris en 1901 par Mathieu Golovinski, un informateur de l’Okhrana (la police secrète de l’Empire russe), dans le but de convaincre l’empereur de Russie Nicolas II de se méfier des Juifs. Adolf Hitler y fait référence dans son livre Mein Kampf, et s’appuiera sur cette théorie du « complot juif international » pour justifier sa politique de discrimination puis d’extermination des Juifs.

La réalité est toute autre. Les Juifs sont loin de constituer une communauté unie et coulée dans le même moule. On en trouve dans toutes les couches sociales et tous les types de métiers. Leurs opinions politiques sont aussi variables que celles du reste de la population. Ce qui est aussi vrai pour ce qui concerne la question israélo-palestinienne, quoi qu’en disent les défenseurs inconditionnels de la politique gouvernementale israélienne qui voudraient faire croire à l’opinion publique que les Juifs seraient tous unis pour la défense de « leur » État.           
Leurs opinions philosophiques sont également extrêmement variables : si certains sont croyants et pratiquants, d’autres ne participent qu’aux rites considérés comme les plus importants et souvent plus par tradition familiale que par conviction religieuse ; d’autres encore sont agnostiques ou athées. Pour ces incroyants, l’attachement au judaïsme peut s’expliquer par le sentiment de faire partie d’une « communauté de destin ». C’est particulièrement le cas pour celles et ceux qui, en Europe, ont été victimes elles-mêmes des persécutions nazies à l’encontre des Juifs, ainsi que pour les descendants de ces victimes.  

                                                                                                       Michel Staszewski

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