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dimanche 17 juillet 2011

Combattre le négationnisme… oui, mais comment ?[1]

Article paru dans MRAXinfo n° 178, mai-juin 2007, pp. 8 à 11.


Avertissement aux lecteurs


Je ne suis ni juriste, ni sociologue, ni philosophe. Je ne suis pas non plus historien de profession même si j’en ai reçu la formation de base. Les réflexions qui suivent sont avant tout celles d’un « militant de l’éducation » qui est aussi professeur d’histoire, chargé d’enseigner aux adolescents un cours dont la finalité officielle est d’aider le jeune à se situer dans la société et à la comprendre afin d’y devenir un acteur à part entière »[2]. Elles sont aussi marquées par des combats auxquels je participe, pour la défense et l’élargissement des libertés démocratiques et contre toute forme de discrimination. Et comme je suis né, quelques années après la Deuxième Guerre mondiale, dans une famille juive particulièrement éprouvée par le génocide nazi, le lecteur comprendra pourquoi, même si mon propos se veut plus général, c’est essentiellement la négation de ce génocide-là qui sera évoquée dans cet article.[3]

L’antisémitisme a le vent en poupe


Chaque année, dans le cadre du cours dont j’ai la responsabilité, les élèves de sixième année sont amenés à étudier le nazisme ainsi que la politique menée par le Troisième Reich, de son avènement à sa chute. A ces occasions se révèlent les préjugés qu’un nombre non négligeable de jeunes nourrit à l’égard des Juifs.[4] C’est ainsi que je peux témoigner du fait qu’est aujourd’hui redevenu particulièrement prégnant chez un certain nombre d’élèves le vieux préjugé antisémite suivant, que les nazis avaient repris à leur compte : les Juifs, formant une communauté mondiale unie, constitueraient une puissance occulte cherchant à dominer le monde ; cette puissance leur viendrait de l’addition de leurs richesses (plus ou moins cachées), de leur organisation (plus ou moins secrète) et de leur capacité à dissimuler leurs véritables intentions. Certains élèves s’imaginent en outre que les Juifs sont beaucoup plus nombreux qu’ils ne le sont réellement.

La popularité retrouvée de ce fantasme s’explique sans aucun doute en grande partie par le fait qu’Israël est aujourd’hui perçu par le grand public comme l’« Etat des Juifs » (pris dans leur ensemble) et que, depuis sa création, cet Etat a sans cesse bafoué le droit international sans être sanctionné. Nous savons que cette impunité s’explique par le soutien quasi inconditionnel apporté, depuis des décennies, aux gouvernements israéliens successifs par la première puissance mondiale. Mais ceux qui sont pétris du préjugé décrit ci-avant ont tendance à croire que c’est l’Etat d’Israël, confondu avec « les Juifs », qui dicte les choix politiques des Etats-Unis d’Amérique.

Si de nombreuses personnes considèrent Israël comme l’Etat des Juifs du monde entier, c’est évidemment en grande partie dû au fait que les dirigeants israéliens eux-mêmes et ceux qui soutiennent la politique de cet Etat un peu partout dans le monde le nomme « Etat juif » et le considèrent effectivement comme l’Etat potentiel de tous les Juifs : la « loi du retour » permet en effet à toutes les personnes reconnues comme juives par les autorités israéliennes de devenir facilement citoyens de cet Etat. Même au-delà de ses alliés inconditionnels, de nombreux dirigeants politiques ainsi que la plupart des journalistes utilisent régulièrement l’expression « Etat juif » comme synonyme d’« Israël », seule dénomination reconnue par le droit international. Et le fait que les gouvernements de nombreux pays européens accordent une place tout à fait privilégiée aux représentants politiques de l’Etat d’Israël quand il s’agit de commémorer le souvenir des victimes juives de la barbarie nazie, accrédite plus encore dans l’opinion publique l’idée que les dirigeants de cet Etat représentent les Juifs du monde entier. De quoi convaincre un grand nombre de personnes que tous leurs concitoyens juifs seraient en fait les détenteurs d’une double nationalité et que leur première patrie serait Israël, l’« Etat des Juifs ».      

Un autre préjugé très ancien, la prétendue « âpreté au gain » des Juifs, entraîne un certain nombre de personnes à accueillir sans esprit critique l’assertion selon laquelle les Juifs auraient tendance à exagérer l’ampleur des crimes commis à l’encontre de leur communauté durant la deuxième guerre mondiale afin d’obtenir des dédommagements les plus élevés possible.

Instrumentalisation politique du judéocide


Les dirigeants israéliens, ainsi qu’un certain nombre de responsables et porte-parole d’associations juives ailleurs dans le monde, ont tendance, depuis longtemps, à invoquer le génocide des Juifs européens pour justifier, au nom d’une soi-disant question de vie ou de mort pour l’« Etat juif », les politiques discriminatoires menée par Israël à l’encontre des populations non juives du Proche-Orient et les violations constantes du droit international desquelles il se rend coupable.[5] C’est ainsi que la récente agression militaire contre le Liban a, une fois de plus, été présentée par les dirigeants israéliens comme une « guerre de survie ». Voici, à titre d’exemple, un extrait significatif d’un discours, adressé aux « dirigeants du monde », prononcé par le premier ministre israélien Ehud Olmert au lendemain du drame de Kfar Kana, au cours duquel une trentaine de civils dont une majorité d’enfants avaient péri suite à un bombardement israélien : « Aujourd’hui je représente la voix de six millions de citoyens israéliens bombardés qui représentent eux-mêmes la voix de six millions de Juifs assassinés qui furent réduits en poussière et en cendre par des sauvages en Europe. Dans les deux cas, les responsables de ces actes diaboliques étaient, et sont, des barbares dénués de tout humanité qui se sont donnés un seul simple but : effacer le peuple juif de la surface de la terre, comme le disait Adolf Hitler, ou effacer l’Etat d’Israël de la carte, comme le proclame Mahmoud Ahmadinejad.  
Et vous, de la même manière dont vous n’avez pas pris au sérieux ces paroles à l’époque, vous les ignorez aujourd’hui. Et cela, Mesdames et Messieurs, dirigeants du monde, n’arrivera plus. Plus jamais nous n’attendrons des bombes qui ne sont jamais venues pour détruire les chambres à gaz.  Plus jamais nous n’attendrons un salut qui n’arrive jamais. Maintenant nous avons notre propre force aérienne. Le peuple juif est maintenant capable de se dresser contre ceux qui veulent le détruire (…) »[6].

Cette instrumentalisation politique du judéocide donne, comme nous allons le voir, du grain à moudre aux militants négationnistes.

Négationnisme et antisémitisme


Un négationniste est une personne qui, dans ses écrits ou/et ses discours, nie ou met  systématiquement en doute la réalité historique d’un génocide (destruction méthodique d’un groupe ethnique). Pour ce qui concerne le génocide des Juifs, cette négation va logiquement de pair avec celle de l’existence des chambres à gaz homicides et avec la minimisation du nombre de Juifs victimes des nazis et de leurs complices. Il est intéressant de noter que les auteurs négationnistes récusent cette dénomination, leur préférant celle de « révisionniste » : ils affirment en effet faire un travail de critique historique, se donnant pour mission de « réviser » des « mensonges » complaisamment répandus.[7]

Je déduis, quant à moi, de la lecture d’articles et de livres niant le fait que les nazis aient décidé et organisé le génocide ainsi que l’existence des chambres à gaz homicides, que leurs auteurs sont, à des degrés divers, pétris des préjugés antisémites décrits ci-avant. Leurs écrits ont en effet ceci en commun de jeter systématiquement le doute sur des milliers de témoignages et sur des centaines de travaux d’historiens qui tous concourent à établir la réalité et l’ampleur de l’entreprise génocidaire des nazis à l’encontre des Juifs. Comme si cette multitude avait tramé un gigantesque complot. Ces chercheurs et témoins sont pourtant loin d’être tous juifs : de nombreux témoins ne sont d’ailleurs pas des victimes mais des auteurs, des complices ou des témoins fortuits de l’entreprise génocidaire. Ceci n’arrête pas certains auteurs négationnistes qui vont jusqu’à insinuer que de faux témoignages d’acteurs directs du génocide ont systématiquement été extorqués par chantage.

Pourquoi la négation du judéocide séduit-elle de jeunes musulmans ?


Dans l’espace francophone, les discours et écrits négationnistes et, tout particulièrement, le livre de Roger Garaudy, « Les mythes fondateurs de la politique israélienne »[8] connaissent un incontestable succès auprès d’un certain nombre de jeunes musulmans. Comment l’expliquer ?

Au travers des médias de masse, dont les informations privilégient le plus souvent les aspects les plus violents de ce conflit au détriment des analyses, le conflit israélo-palestinien apparaît généralement comme une guerre opposant deux ethnies, voire les adeptes de deux religions. Il en résulte que nombre de jeunes musulmans et plus encore ceux qui se sentent liés à la culture arabo-musulmane, ont spontanément tendance à se sentir particulièrement concernés par ce drame et à prendre parti pour leurs « frères » palestiniens opprimés « par les Juifs ». Et quand des auteurs développent la thèse d’un complot international visant à légitimer, au nom d’un génocide « inventé », une politique vécue par ces jeunes comme profondément injuste, il n’est pas étonnant qu’ils rencontrent un certain succès auprès de ceux de ces jeunes qui sont nourris des mêmes préjugés qu’eux à l’encontre des Juifs. C’est particulièrement le cas de Roger Garaudy qui appuie habilement son propos sur d’innombrables citations, le plus souvent sorties de leur contexte, n’hésitant pas à en dénaturer le sens et à tirer d’abusives conclusions générales à partir de l’un ou l’autre cas particulier.[9]

La loi de 1995[10] est liberticide


Cette loi permet de condamner en justice quiconque « nie, minimise grossièrement, cherche à justifier ou approuve le génocide commis par le régime national-socialiste allemand pendant la deuxième guerre mondiale ».
Elle est liberticide parce qu’elle donne le pouvoir aux juges de restreindre la liberté scientifique des historiens. La jurisprudence en la matière en atteste. C’est ainsi, par exemple, qu’on peut lire ce qui suit dans l’arrêt de la Cour d’Arbitrage du 12/07/96 (rendu en réponse à un recours en annulation de cette loi de 1995) : « La définition que le législateur donne des faits punissables implique qu'un pouvoir d'appréciation soit exercé par le juge pénal qui devra déterminer, dans chaque cas, où cessent le caractère scientifique de la recherche et le souci d'objectivité dans l'information. Un tel pouvoir est nécessaire en raison de la multiplicité et de la subtilité des formes que peut emprunter l'expression des thèses négationnistes ».[11] J’estime qu’un juge n’a pas à déterminer « où cessent le caractère scientifique de la recherche et le souci d’objectivité dans l’information ». Je rejoins en cela les centaines d’historiens français, signataires du texte Liberté pour l’histoire !, dans lequel on trouve la prise de position suivante : « L’histoire n’est pas un objet juridique. Dans un Etat libre, il n’appartient ni au Parlement ni à l’autorité judiciaire de définir la vérité historique ».[12]
Pour lutter contre les négationnismes, le travail des historiens est fondamental et irremplaçable : rechercher, sauvegarder, analyser rigoureusement, synthétiser et communiquer au public les traces du passé, témoignages aussi bien que traces matérielles. Etant personnellement concerné, je suis profondément reconnaissant envers tous ceux (et ils sont nombreux) qui ont oeuvré et oeuvrent encore de cette manière contre le négationnisme du génocide des Juifs par les nazis.
Je ne pense pas non plus qu’on puisse affirmer, comme il est écrit dans l’article B.7.10. du même arrêt de la Cour d’Arbitrage, que le négationnisme appliqué au judéocide implique d’office une réhabilitation de l’idéologie nazie (ce n’est certainement pas le cas pour Les mythes fondateurs de la politique israélienne de R. Garaudy).

La loi de 1995 est anti-pédagogique

D’abord car elle permet aux négationnistes poursuivis en justice d'endosser, avec un indéniable succès, le rôle de martyrs, victimes d'une "chasse aux sorcières". Parce que je dialogue souvent avec elles, je peux témoigner du fait que les personnes, pourtant porteuses (plus ou moins consciemment) des préjugés antisémites décrits ci-avant, acceptent le plus souvent sans problème que soient poursuivis en justice des individus convaincus d’avoir incité à la haine raciale ou d’avoir discriminé des personnes en raison de leur appartenance ethnique ou religieuse. Par contre, elles ont tendance, au nom de la liberté d’expression, à prendre la défense de ceux qui sont condamnés pour leurs écrits négationnistes.
Il y a plus grave : cette judiciarisation contribue à renforcer chez ces personnes la croyance, fruit de leurs préjugés, en un complot visant à cacher la vérité « au profit des sionistes » voire « des Juifs ».
Pire encore, tout individu séduit par des discours ou des écrits négationnistes et qui exprimerait son accord avec de telles idées en présence de témoins est du fait de cette loi, susceptible d’être poursuivi en justice.[13] Cette stigmatisation est un obstacle sérieux à toute action pédagogique car elle est de nature à diviser sur cette question, de manière manichéenne, les gens en deux camps : les « bons » (qui seraient exempts de préjugés racistes et non tentés par les thèses négationnistes) et les « mauvais » (d’irrécupérables racistes, admirateurs du Troisième Reich). Ce qui entraîne un refus de débattre de la part des « bons » avec ces « hors-la-loi » (souvent considérés comme « irrécupérables ») et le refus des personnes ainsi stigmatisées de dialoguer avec ceux qui les considèrent comme des délinquants et non pas comme des personnes qui seraient dans l’erreur, du fait de leur ignorance et de leurs préjugés. Et pourtant, s’il m’est arrivé plus d’une fois d’avoir à faire à des élèves mettant en doute la réalité du génocide des Arméniens, des Juifs ou des Tutsis, je n’en ai rencontré aucun pour justifier de telles abominations.
J’estime que l’attitude qui consiste à stigmatiser ceux qui expriment leur adhésion aux thèses négationnistes tout en refusant de dialoguer avec eux quand l’occasion se présente ne contribue pas à lutter contre ce type de préjugés mais, au contraire, à les ancrer en eux.

Pour combattre avec quelque chance de succès les idées négationnistes, il est nécessaire de distinguer les quelques producteurs de ces idées (leurs auteurs) de ceux, beaucoup plus nombreux, qui, du fait de leurs préjugés, sont séduits par ces idées et ont tendance à les propager. Car s’il est sans doute vain d’envisager une action éducative vis-à-vis de personnes qui ont fait de ces thèses leur (ou un de leurs) « fonds de commerce », je peux témoigner du fait que les préjugés des nombreuses personnes qui ont à un moment été séduites par ces idées peuvent être combattus efficacement par une action éducative.

Les formateurs des mouvements anti-racistes savent d’ailleurs bien comment combattre les préjugés de type raciste qui conduisent à adhérer aux idées négationnistes : il s’agit d’œuvrer à ébranler des représentations fausses ou simplistes en plaçant ceux qui y croient face à leurs contradictions. Ceci se fait le plus efficacement par des procédés de pédagogie active au cours desquels les apprenants sont confrontés à des situations intellectuellement bousculantes qui les obligent à remettre en question leurs représentations fausses ou simplistes. Ces actions pédagogiques ont pour effet de provoquer une transformation des conceptions des apprenants et d’ébranler voire de faire disparaître totalement les préjugés visés.

Pour ce qui concerne les adolescents, la responsabilité des enseignants en général et des professeurs d'histoire en particulier est ici fondamentale : il s'agit d'armer intellectuellement ces jeunes pour les rendre capables d'examiner de manière critique les "vérités" qu'on leur propose, à l’école et ailleurs.

La loi de 1981[14] suffit


Ce texte permet de condamner en justice tout individu ou association d’individus convaincu(e) d’avoir incité « à la discrimination, à la haine ou à la violence » à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes « en raison d’une prétendue race, de sa couleur, de son ascendance ou de son origine nationale ou ethnique ». Elle permet également de condamner toutes formes de discriminations motivées par les mêmes raisons.

Au-delà des sanctions qu’elle permet d’infliger, la loi de 1981 revêt une grande force symbolique : elle met hors-la-loi toute une série d’actes inspirés par les différentes formes de racisme.

Mais elle ne dispense pas la Société d’une action éducative résolue et constante contre les préjugés de type raciste … qui nous guettent tous. Car si personne ne naît raciste, chacun d’entre nous, nourri de la peur de l’inconnu, est un raciste en puissance.

 Même si les auteurs négationnistes sont souvent (mais pas toujours) des racistes invétérés et, pour ce qui concerne le judéocide, des nostalgiques du nazisme, ce sont leurs éventuels actes et paroles incitant à la haine de l’Autre que l'on peut combattre, entre autres, par la voie pénale. A l’encontre des assertions négationnistes, les « armes » les plus efficaces sont celles des historiens et des professeurs d’histoire. Elles permettent de mettre en évidence le manque de rigueur, les omissions délibérées, les manipulations et les mensonges que recèlent ces écrits et discours ; ainsi que les partis pris qu’ils révèlent (défense d’un régime, d’une idéologie ou d’une cause politique).

Ces « armes »-là ont fait leurs preuves, n’engendrent pas des martyrs et ne portent pas atteinte aux libertés individuelles.

                                                                                   
                                                                                              Michel Staszewski  septembre 2006



[1] Une version abrégée du présent article est parue en décembre 2006 dans le n° 47 de la revue Politique (pp. 33 à 35), sous le titre Combattre le négationnisme par l’éducation, dans le cadre d’un important dossier consacré à la question controversée des lois dites « mémorielles ».
[2] Ministère de la Communauté française, Compétences terminales et savoirs requis en histoire. Humanités générales et technologiques, Bruxelles, 1999, p.7.
[3] L’autre génocide commis par les nazis et leurs complices est celui des Tziganes. Il a beaucoup moins été étudié par les historiens que celui des Juifs. Et jusqu’ici, à ma connaissance, contrairement à celui des Arméniens et des Tutsis, il n’a fait l’objet d’aucun écrit négationniste.
[4] J’écris le nom « Juif » avec une majuscule pour signifier que sont ici concernés l’ensemble de ceux qui se vivent comme tels et non pas seulement les adeptes de la religion juive. Aujourd’hui, en effet, de nombreuses personnes, se considèrent comme juives, qu’elles fréquentent ou non des associations communautaires, tout en se proclamant agnostiques ou athées.
[5] Lire, par exemple, à ce sujet : SEGEV, T., Le septième million, Liana Levi, Paris 1993 ; ZERTAL, I., La nation et la mort. La Shoah dans le discours politique d’Israël, La Découverte, Paris, 2004 ; CYPEL, S., Les emmurés. La société israélienne dans l’impasse, La Découverte, Paris, 2005.
[6] Texte paru dans le quotidien israélien Maariv le 31 juillet 2006.
[7] A propos de l’histoire et des usages du mot « révisionnisme », lire TRAVERSO, E., Le passé, modes d’emploi. Histoire, mémoire, politique, La fabrique, Paris, 2005, pp. 108 à 119.
[8] Publié en 1995 aux éditions de la Vieille Taupe.
[9] Pour plus de détails concernant les procédés utilisés par les auteurs d’écrits négationnistes, lire, par exemple, STEINBERG, M. Les yeux du témoin et le regard du borgne. L’histoire face au révisionnisme, Les éditions du cerf, Paris, 1990 ou le site Internet   « Pratique de l’histoire et dévoiements négationnistes » (http://www.phdn.org/).
[10] Loi du 23 mars 1995 « tendant à réprimer la négation, la minimisation, la justification ou l’approbation du génocide commis par le régime national-socialiste allemand pendant la seconde guerre mondiale ».
[11] Article B.7.17. du jugement rendu le 12/07/1996.
[12]  Liberté pour l’histoire ! est un manifeste lancé par 19 historiens français en décembre 2005. Son texte complet ainsi que la liste des historiens le soutenant sont disponibles sur la page Internet     http://www.histoire.presse.fr/petition/sommaire.asp.
[13] En vertu de l’article 444 du code pénal qui prévoit les cas où la loi de 1995 s’applique.
[14] Loi du 30 juillet 1981 « tendant à réprimer certains actes inspirés par le racisme ou la xénophobie ».

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